Présentation

Sarah.montigny a écrit:C'était pour Sarah un réel bonheur que d'écouter son élève.
Du reste, était il encore son élève ou plus précisément un partenaire avec qui elle discutait ?
Toujours est il que les propos qu'il tenait, la façon qu'il avait de disserter les choses la poussaient elle même à approfondir sa propre réflexion, à préciser sa propre vision des choses même si bien sûr, elles se rejoignaient.

Et bien Cyphus, votre réflexion est pointue et parfaite, c'est un régal de travailler avec vous.
Malheureusement les leçons sont terminées. Les leçons oui, mais pas votre travail, car il vous reste encore à faire votre mémoire.
Je tiens beaucoup à ce dernier travail qui sera la synthèse de votre formation, mais, avec vous, je ne doute pas que ce sera un plaisir de vous lire.

Sarah se leva et alla chercher un dernier parchemin.

Voici les consignes pour réaliser ce dernier écrit.

MEMOIRE DE FIN DE SEMINAIRE


Veuillez rédiger un texte personnel d'inspiration aristotélicienne (dans l'ordre de préférence : thèse, essai, sermon, prêche ...) qui servira de travail final pour l'obtention de votre diplôme. je vous conseille de prendre inspiration dans les manuscrits de notre bibliothèque Sainte Illinda. voici notamment quelques ouvrages très instructifs.

[essai] qui est Dieu ?
[essai] Des origines de la Foi Aristotélicienne
[essai] relation entre dieu et l'homme
[essai] LA METAPHYSIQUE, CLEF DE LA SPIRITUALITE
[PRECHES ET SERMONS] : L'exemplarité
[PRECHES ET SERMONS] : L'abnégation
[PRECHES ET SERMONS] : Lorsque l'on doute.

Je vous suggère de visiter particulièrement, dans notre bibliothèque interne, les deux départements suivants :


Textes de référence

Archives Abbatiales

Ainsi que la consultation de notre registre de la bibliothèque Sainte Illinda

Nous prendrons en compte le respect du dogme et du caractère aristotélicien de notre église, l'originalité de la production personnelle, la forme du travail (orthographe, présentation, lisibilité, ... ). Il est clair que ce travail sanctionnant la fin de votre cursus, 15 lignes bâclées ne suffiront pas.

Vous pouvez proposer des sujets et nous discuterons de leur faisabilité.

Cyphus a écrit:Cyphus lit l'énoncé et quelques exemples d'essais.
—J'aimerais rédiger une thèse. Une thèse chapitrée sur le thème des missions temporelles de l’Église. En effet dans une leçon précédente vous m'avez montré que le devoir des diacres était avant tout d' « aider dans la gestion matérielle de l'Église ». Cela raisonne avec mes objectifs locaux de faire de ma paroisse une institution agissante au sein de la communauté. Je vous ai parlé d'animations et d'une aide à l'installation notamment.

Une hésitation puis :
—Et c'est justement une leçon que j'ai jugée difficile qui en fait mention. J'ai toujours été attiré par ce que je ne comprends pas... Réflexe d'universitaire peut-être...

Sarah.montigny a écrit:Sarah l'écoute attentivement. Il ne choisissait pas la facilité mais de sa part elle s'y attendait.
Un sourire illumina son visage.

Alors allez-y, lancez vous. J'ai hâte de vous lire.

Cyphus a écrit:Au soir de son second jour de travail, Cyphus cligne des yeux sur son ouvrage enfin achevé.
La nuit vient à peine de tomber, mais l'auteur est fatigué. Il pose son manuscrit sur le bureau qui lui a été prêté et décide d'aller se reposer. Il rejoint le dortoir des étudiants et reviendra demain.

[rp]Thèse de Théologie de Cyphus Garion sur les Missions Temporelles de l’Église Aristotélicienne Romaine

Directrice de thèse : Sœur Sarah Montigny de Montbazon-Navailles

Avant-propos et intentions

Moi, Cyphus Garion, Administrateur paroissial de Thouars, ai pris la décision de suivre une Pastorale Maxima afin de devenir diacre et oblat cistercien. Mes engagements préalables d'administrateur paroissial et de chanoine de Poitiers m'ont mené à ancrer l'action de la Paroisse de Thouars dans la vie quotidienne des Thouarsais en proposant des animations et aides à l'installation. Ayant l'opinion que l'Église Aristotélicienne Romaine et ses institutions doivent agir quotidiennement dans la vie temporelle des croyants pour exercer son rôle légitime de guide, je souhaite explorer cette thèse au regard du Dogme et du Droit Canon afin d'esquisser des bornes raisonnables à l'action matérielle des clercs dans la communauté laïque.

Introduction de la thèse

L'Église Aristotélicienne Romaine est l'institution héritière de l'ordre de notre Prophète Christos donné à ses disciples de créer une Église pour porter le message divin et mener l'humanité vers son salut (La Vita de Christos - Chapitre XI). L'Église Aristotélicienne Romaine a ainsi les missions de (1) faire œuvre d'enseignement du message divin porté par nos Prophètes et (2) d'agir comme modèle de vertu mais aussi (3) de s'organiser en communauté cléricale fonctionnelle pour se maintenir dans l'éternité de sa mission. Cette thèse explore une partie de ces missions en se focalisant sur les interactions matérielles de l'Église Aristotélicienne Romaine avec le quotidien non-, ou du moins para-religieux des Croyants aristotéliciens. Dans un moment où la Couronne de France remet progressivement en cause l'autorité universelle de l’Église en niant par exemple l'exclusivité aristotélicienne du mariage (Publication du jeudi 30 mars 1471) il est urgent de définir les missions que l'Église Aristotélicienne Romaine doit accomplir dans la vie de la cité ; ou autrement dit, de remettre l'église au milieu du village.

Cette thèse doit mentionner deux essais précédents sur ce même thème, rédigés par Frères Rapha13 et Tamano. Ces deux textes décrivent avant tout les limites imposées au Clerc dans son action politique. De façon intéressante ces deux essais proposent deux visions en plaidant pour la séparation du clerc du politique pour Frère Rapha13, puis en proposant le clerc comme politicien idéal pour Frère Tamano. Bien entendu et comme toujours, ces écrits ne sont ni faux ni parfaitement justes, puisque la juste mesure s'écrit avec le cœur et se caricature avec la plume. Afin d'explorer ma problématique dans une direction inédite, je choisis de développer les missions de l'Église Aristotélicienne Romaine comme institution, sans distinction du rang des Clercs agissants, laissant ce point crucial à la juste organisation hiérarchique du Clergé.

Recherche bibliographique

Je propose ici une recherche exhaustive des mentions pertinentes des missions temporelles de l'Église Aristotélicienne Romaine présentes dans le Dogme et le Droit Canon. Cela permet d'établir les principes les plus proches du Dogme avant d'en venir à l'interprétation contemporaine.

Dogme Aristotélicien - Le mythe Aristotélicien

Livre de la Création
Chapitre VIII - « La décision » a écrit:5 "Mais il faudra encore que, chaque jour, toi et les tiens fassiez perdurer votre espèce. A l’exception de celle que Je n’ai pas nommée, J’ai fait de toutes les créatures vos soumises. Ainsi, vous vous en nourrirez, sans qu’elles ne se nourrissent de vous. Ce pouvoir dont vous disposez de vous nourrir des autres espèces, Je le nomme "travail". Mais, afin que vous n’oubliiez jamais que ce pouvoir est un don de Moi, vous récompensant ainsi de ta bonne réponse, Oane, le travail sera laborieux, difficile, usant et fatigant. Mais ne te plains pas de la souffrance que cela te cause, car, en vérité, c’est un bien beau cadeau que Je te fais."

Cet extrait semble hors de propos de ma thèse, néanmoins la nécessité du travail est une des causes majeures de l'organisation sociale humaine et de sa structuration temporelle. Rôle qui sera développé dans un chapitre entier du Livre de la Pré-Histoire :

Livre de la Pré-Histoire
Chapitre II - « Le travail » a écrit:2 Dieu avait ordonné aux hommes et aux femmes de travailler pour assurer leur subsistance. Ce dur labeur les éloignait ainsi de l’acédie. Et les hommes et les femmes savaient être inventifs, car Dieu les avait conçus ainsi. Ils récoltaient ce qu’Il avait placé pour eux dans la nature. Ils se mirent à contrôler ces ressources afin d’assurer leur subsistance et leur vie n’en fut que meilleure.

Cela permet de proposer le travail comme origine de l'organisation temporelle de la société humaine.

Cette organisation a la vertu de faciliter le travail de chacun en permettant à tous de bénéficier des services des meilleurs pêcheurs, des meilleurs chasseurs, des meilleurs bûcherons, des meilleurs paysans, etc. qui collaborent entre eux pour un bénéfice commun. Mais hélas la puissance humaine, aussi développée de discipline et de technologie soit-elle, ne mène qu'à la ruine si cette puissance n'est pas guidée par le tuteur de l’Église Aristotélicienne Romaine :

Livre de la Pré-Histoire
Chapitre III - « L'acédie » a écrit:5 Mais toutes les inventions que les humains avaient créées rendaient leur labeur moins dur. Ils avaient de moins en moins de travail à faire et de plus en plus de fruits à récolter. Là où auparavant, il leur fallait un mois pour récolter du blé, il ne leur en fallait plus désormais que le tiers. Alors qu’ils ne pêchaient auparavant qu’un poisson tous les deux jours, ils en avaient dorénavant un par jour, parfois deux. Là où ils leur fallait jadis travailler chaque jour pour cultiver des légumes, il ne leur restait plus désormais qu’à récolter.

6 Et la principale des sciences n’existait pas encore. La théologie était inconnue de ces humains. N’ayant pas de clercs, il n’y avait encore personne pour se consacrer entièrement à Dieu. N’ayant pas de texte sacré, il n’y avait rien à étudier. La foi humaine était brute, en cela qu’elle n’avait pas encore d’intermédiaire. Mais cette apparente pureté de leur amour pour Dieu était justement ce qui allait les conduire à leur perte.

Ce passage préfigure à la fois La Punition évoquée plus tard dans le Livre de la Pré-Histoire et illustre la nécessité pour une société de se tenir adossée au respect des Vertus enseignées par la Théologie. Car même des humains de bonne volonté ne peuvent trouver seuls la vérité :

Livre de la Pré-Histoire
Chapitre VIII - « Le paganisme » a écrit:2 Parmi tous ces humains, un groupe se forma, cherchant à comprendre la réalité divine. Mais ce groupe était tout aussi ignorant de Dieu que le reste de l’humanité. Les humains ne ressentaient plus l’amour divin, car ils s’étaient détournés de Lui. Ils cherchaient une explication à leur vie, alors que la réponse leur était donnée. Mais ils ne savaient plus l’écouter et y restaient sourds.

Les Livres de la Création et de la Pré-Histoire apportent comme principe fondamental que les sociétés humaines doivent s'organiser sur deux piliers : l'un temporel pour rendre la vie matérielle des Croyants plus confortable et l'autre intemporel pour grandir leur vertu et le devenir de leurs âmes. Le Livre de la Fin des temps nous met néanmoins en garde que ces institutions sont fétus de paille face à la puissance du Très-Haut dans une parabole où château et église s'effondrent tour à tour.

Notons que l'Archange Saint Georges a conforté ce diptyque dans un discours rapporté dans son hagiographie :

Hagiographie de l’archange saint Georges a écrit:En vérité, je te le dis, quiconque vit pour les biens matériels, au détriment de l'amitié que tout enfant de Dieu se doit de porter à ses semblables, ne mérite aucune confiance.

De même, l'Archange Saint Miguaël incarne le Don de Soi et le refus de l'orgueilleux égoïsme de son frère le prince-démon Bélial. Ces avertissements sont cruciaux pour avertir les humains que les richesses et le confort qu'ils accumulent grâce aux institutions temporelles se dressent comme des défis à leurs vertus. Le plus puissant des empereurs, sachant organiser au mieux la vie des humains pour le profit et même leur confort, sera condamné par la Justice Divine s'il ne met pas son pouvoir au service de la Vertu et des démunis.

Dogme Aristotélicien - Le Duo Prophétique

Les Prophètes de l'Église Aristotélicienne Romaine incarnent les deux piliers de l'organisation de la vie de la Cité. En effet le premier, Aristote, plaide pour organiser avec raison la société, le second, Christos, rappelle le rôle essentiel de l'Amour, vertu centrale de l'aristotélisme et guide intemporel de la vie de chacun. Ce diptyque nous est expliqué par Christos :

Les 21 Logions de Christos a écrit:Logion 3 : Les disciples demandaient à Christos : " Maître, après que le Très Haut a choisi Aristote pour nous enseigner, pourquoi faut-il qu’à présent il te choisisse pour faire de même ? le message d’Aristote n’était-il pas complet ? "
Alors Christos répondait : " Mes amis, l'âme est composée de deux parties: la compréhension et le savoir. Aristote est venu vous apporter la compréhension, moi je suis venu vous apporter le savoir. Entre Aristote et moi se tient toute la différence qui existe entre convaincre et persuader. "

La vision d'Aristote est si transparente qu'il propose explicitement l'organisation sociale de nos société féodales avec les classes travailleuses, guerrières et lettrées :

La Vita d'Aristote
Chap. XI - Le songe a écrit:Cette cité est organisée selon le principe de trois cercles concentriques, ou trois classes de citoyens si tu préfères.

Je commencerai par te décrire ce qui constitue la plus basse de ces classes, à savoir celle des producteurs, la classe d’airain. Ils constituent la majorité, et vivent paisiblement de la culture de leurs champs et de l’élevage de leurs bêtes. Ils prennent ce qui est nécessaire à leur subsistance, et à celle de leurs familles, dans leur propre production, et donnent le reste aux classes supérieures. Si ces hommes constituent la base de la cité, leur sort est cependant enviable. Ils connaissent les joies de la tranquillité, d’une existence simple au service de la collectivité. Ils s’adonnent à l’activité physique qu’exige un travail régulier, et qui maintient leur corps en condition, meublent leur temps libre par la contemplation des choses de la nature, par l’éducation des enfants que ces gens là placent en très haute considération, et par la prière, adressant leurs louanges à Dieu qui leur a donné les plaisirs dont ils sont bénéficiaires.

La seconde classe de citoyens, la classe d’argent, est celle des gardiens, des soldats. Ceux là sont autorisés à l’oisiveté, et profitent, en temps de paix, d’une subsistance gratuite qui leur est fournie par les producteurs. Ils philosophent, admirent eux aussi les bienfaits de la nature, s’instruisent quel que soit leur age, s’entraînent au maniement des armes. En temps de guerre, ils se font les plus fervents défenseurs de la cité. Leur courage n’a pas d’égal, et ils donneraient leur vie, sans hésitation, pour la conservation de la communauté, ou pour défendre leur foy qu’ils placent en très haute estime. Et au retour des combats, ils sont accueillis comme des héros. On dépose sur leurs têtes des couronnes de lauriers, on les traite comme des princes, et de fabuleux festins sont tenus en leur honneur. Ils sont portés en triomphe par le peuple, et aimés par les femmes.

La troisième classe de citoyens est celle des philosophes rois, la classe d’or. Ceux là sont les plus anciens, recrutés parmi les gardiens qui se sont montrés les plus braves, les plus aptes au commandement, et les plus doués en matière de philosophie. Leur seul bien est la raison, car ils sont délivrés de leurs possessions terrestres. Leur foy en Dieu est leur seule arme. Ils s’illustrent par la pratique des vertus de la manière la plus parfaite. Ils sont un exemple pour tous, et le peuple est heureux de sacrifier un peu de sa propriété pour assurer la survie de ses maîtres. Les philosophes rois constituent le gouvernement de la cité. Ils décident collégialement de ses destinées. Ils sont également les ministres du culte rendu au Tout-Puissant, et là réside leur légitimité. On tient leur pouvoir comme inspiré par le Très-Haut, de part leur condition de prêtres. Ils organisent l’ensemble de la cité, planifient la production, rendent la justice, et légifèrent."

Aussi détachés que des rois ou reines puissent sembler de la religion, tous organisent spontanément les hiérarchies de leurs pouvoirs sur ce modèle enseigné par notre premier prophète. Et malheur à ceux qui refusent de participer à la construction de cette société :

La Vita d'Aristote
Chap. XII - L'ermite a écrit:Être un humain, c'est vivre selon la vertu. Et la vertu est une pratique qu'on ne peut exprimer qu'avec les autres. Tu vis bien certes, mais tu ne pratiques aucune vertu puisqu'il n'y a personne avec qui tu puisses la pratiquer. Tu vis comme un ours, indépendant. Mais a-t-on vu un ours faire preuve de vertu ? Tu n'es pas un homme heureux puisque tu n'es même pas un humain. Un humain a des amis, où sont les tiens ?" [...] Une véritable amitié se fait entre égaux. Tu es donc l'égal d'un olivier : planté et immobile. Tu survis en marge de la Cité au lieu d'y participer comme le fait tout véritable humain.

Aristote nous enseigne donc bien l'importance cruciale d'un pouvoir temporel qui se doit d'être et auquel chacun doit concourir :

La Vita d'Aristote
Chap. XIII - La réception chez Polyphilos a écrit:L'amitié est le plus grand bien de l'homme. Elle noue les liens des communautés. Et les communautés forment à leur tour la Cité. L'amitié permet les relations sociale et l'Humain peut alors prendre part dans les affaires de la Cité. Et comme la vertu cardinale de l'homme est la participation à la cité, l'amitié est une chose essentielle.

Aristote apporte quelques conseils sur l'organisation de la société, outre l'organisation en classes, dont notamment le péril de la concentration des richesses :

Les nouveaux logions d'Aristote a écrit:Huitième logion
L'analyse politique nous enseigne que toutes les fois que les uns ont d'immenses richesses, et que les autres n'ont rien, il en résulte ou la pire des démocraties ou une oligarchie effrénée, ou une tyrannie insupportable, produit nécessaire des deux excès opposés.

L'importance du discours :

Les nouveaux logions d'Aristote a écrit:Dixième logion
L'homme est un vivant possédant la parole et un animal politique. L'humanité est donnée à l'homme en puissance, il doit ensuite la faire passer à l'acte et cela passe par une participation à la vie politique de la Cité. La parole prend alors une dimension fondamentale, elle permet à la Cité d'exister. Ainsi pour vivre hors de la Cité : il faut être soit une bête soit Dieu.

Mais surtout aussi, Aristote souligne l'importance de la justesse du jugement :

Les nouveaux logions d'Aristote a écrit:Douzième logion
l'homme politique doit connaître le juste en soi pour déterminer ce qu'est le juste et le bon. Le juste en soi est suspendu aux essences premières existant par elles-mêmes selon leur nature éternelle. Le juste ne doit donc pas être réduit aux droits positifs, multiples et variables car sa portée est universelle sinon on n'a pas le critère adéquat de la justice éternelle. Quel plus terrible fléau que l'injustice qui a les armes à la main.

Cette notion de la juste mesure est présente comme un fil guidant la pensée du Prophète qui cherche « le juste milieu, celui de la vertu » (Dialogues XIII).

En raison de la nature du sujet de ma thèse et le discours de Christos porté sur l'intemporel, je développerai moins ses propos qui sont fondamentaux sur les vertus humaines. Christos fait en particulier leçon aux humains sur la vanité du pouvoir qui ne peut rien retirer au vertueux. En effet il tient tête au puissant Procurateur romain Pierre Ponce :

La Vita de Christos
Chapitre XV ( la condamnation à la crucifiction ) a écrit:Oui, je le sais. Votre Empire vit tel une roue à aube. Chaque mécanisme a la place qui lui convient de part sa naissance, et accomplit régulièrement la tâche pour laquelle il a été créé. Et vous profitez de cela en asservissant les peuples, et les forçant à travailler pour des salaires indécents.

Notons qu'une fois encore le Dogme insiste sur la tendance du pouvoir à se corrompre d'avidité s'il ne s'adosse pas aux vertus prêchées par le Clergé. Christos choisit même de se sacrifier pour faire rappel de ce principe crucial :

La Vita de Christos
Chapitre XV ( la condamnation à la crucifiction ) a écrit:Mon corps va subir mille supplices, mais c’est pour que votre âme n’ait pas à les subir. Lorsque vous prierez le Très Haut, consacrez le pain et le vin de l'amitié, symboles de ma chair et de mon sang, afin de ne jamais oublier mon sacrifice pour vous. Rendez également hommage à ceux qui, par leur vertu, seront un exemple à vos yeux de l’amour qui est dû à Dieu. En vérité, il n’est pas de plus bel hommage à Dieu que d’aimer sans rien attendre en retour.

Ce rappel est si fondamental dans notre Foi qu'il est répété par les clercs à chaque communion lors de la messe, respectant la volonté de Christos.

Christos rappelle également que l'union matrimoniale doit, pour être vertueuse, être scellée par un sacrement afin de permettre au couple et à la famille qu'il engendrera de vivre dans la foi.

La Vita de Christos
Chapitre XIII (Natchiatchia, et le mariage) a écrit:Lorsque deux êtres s’aiment d’un amour pur et qu’ils souhaitent perpétuer notre espèce par la procréation, Dieu leur permet, par le sacrement du mariage, de vivre leur amour. Cet amour si pur, vécu dans la vertu, glorifie Dieu, parce qu’Il est amour et que l’amour que les humains partagent est le plus bel hommage qui puisse lui être fait. Mais, comme le baptême, le mariage est un engagement à vie, [...]

La formation des foyers est structurant pour nos sociétés et l'actualité royale nécessite de rappeler que la Couronne entre en contradiction avec la Vérité Divine en souhaitant permettre des unions civiles, qui telles des sociétés sans Clergé sont vouées à dériver dans le péché et l'acédie.

Dans ses logions, Christos fait conseil de charité concernant l'organisation de la cité :

Les 21 Logions de Christos a écrit:Logion 2 : Les disciples disaient à Christos : " Maître, ces marginaux ne nous apportent rien, et Aristote nous met en garde contre ceux qui fuient la cité ! "
Christos leur répondait : " Disciples ! Vivez pour les autres au lieu d’attendre des autres qu’ils vivent pour vous. C’est à la cité d’accueillir les marginaux, et non aux marginaux d’aider la cité. "

Enfin Christos rappelle l'injonction, rappelée notamment dans l'hagiographie de Saint Georges, de savoir faire usage de la force lorsque les conditions le requièrent.

Les 21 Logions de Christos a écrit:Logion 17 : Lorsque le Sans-Nom et ses séides font usages de la force, celui qui laisse faire est leur complice. Lorsque le Bien affronte le Mal, tous les acteurs de la cité doivent se lever comme un seul corps pour détruire le Malin.

Dogme Aristotélicien - Autres extraits

Les hagiographies des apôtres démontrent l'allégeance historique des souverains à l’Église Aristotélicienne Romaine :

Hagiographie de l’apôtre Titus, Premier parmi les Apôtres, Père de l’Église a écrit:Mais il n’y avait pas qu’eux, les princes de tout l’Empire et même au-delà, vinrent. C’est alors que le lieu même et les alentours étaient peuplés par les langues, les visages, les couleurs. Tous, dans un calme inquiétant, attendaient leur tour. Cette suite surprenante venait pour adorer, ou plutôt rendre ses hommages à celui qu’il considérait désormais comme le nouveau Primus inter pares, le Pontifex maximus. Ces patriciens et ces princes venaient faire allégeance au premier Pape de l’Histoire. Et ce n’est que quelques jours plus tard, quand tout cela se calma finalement…

Hagiographie de Saint Thanos, apôtre de Christos a écrit:Vous diffuserez la bonne nouvelle à toutes les nations en aidant Titus à créer mon Église. Alors, mes apôtres, mes clercs, à vous de suivre le chemin que j’ai tracé pour vous, à vous de baptiser ceux qui veulent entrer au sein de la communauté des fidèles de Dieu, à vous d’ordonner prêtres ceux qui souhaitent se consacrer tout entier à l’amour de Dieu, à vous d’entendre en confession ceux qui souhaitent être lavés de leurs péchés, à vous de punir ceux qui ne sauront pas se montrer dignes de l’amour de Dieu et de prêcher au moins chaque dimanche, afin que la volonté du Très Haut s’accomplisse.

Cet extrait d'un discours de Christos est intéressant puisqu'il montre, malgré la séparation des pouvoirs temporels et intemporels, que l’Église Aristotélicienne Romaine a tout de même devoir d'action, notamment de réaction aux actions des pécheurs, évoquant le verbe lourd de « punir ».

Notons aussi que malgré les multiples avertissements d'Aristote et Christos quant aux périls de la richesse, la vie de Paulos permet de réconforter chacun : il est possible de vivre riche et vertueux :

Hagiographie de l'Apôtre Saint Paulos a écrit:Paulos vécu vieux, et respecté. Il déménagea de sa riche demeure de Césarée et il en fit don à la communauté aristotélicienne locale, qui en fit un des tout premier lieu de prière, puis un des premiers évêchés. Paulos, lui, alla s'installer dans une maison située à flanc de colline, face à la mer, en bordure du village. Il y trouva le calme qu'il avait toujours recherché tout en restant proche de la cité, et il passa de longues heures à rédiger ses missives en admirant le flux et le reflux.

Enfin, et c'est probablement un des textes les plus importants de cette bibliographie au regard du sujet de cette thèse, Christos avertit le Clergé de ne pas se compromettre dans la politique, notion que nous discuterons plus tard :

Hagiographie de Nikolos, apôtre de Christos a écrit:Chapitre 4 : Où Christos enseigne à Nikolos que les prêtres ne doivent prêter serment à personne :

Un jour que Christos et ses disciples arrivèrent à Séphora, Nikolos commença l’une de ses phrases par : « Maître, dis-nous … » avant que celui-ci ne l’interrompe.
« Il ne faut pas m’appeler Maître, car nous n’avons qu’un seul Maître qui est Dieu, et à travers lui Notre Église qui est l'interprète fidèle de ses pensées et dont les décisions doivent être respectées par tous ses clercs. Mais quels hommes serions-nous, si nous devions reconnaître d’autres maîtres que Dieu et son Église ?
Dieu nous a donné la liberté, ce n’est pas pour que nous l’aliénions à d’autres.
Songez-vous à ce qui se passerait si, par malheur, un prêtre venait à faire un quelconque serment de fidélité à un autre homme ? Aussitôt, il deviendrait l’homme de cet homme, son serviteur, le serviteur d’intérêts particuliers et non plus le serviteur de Dieu.
Les hommes de Dieu, mes frères, ne dépendent que de lui, n’ont de compte à rendre qu’à lui, et quiconque exige un serment d’eux ne cherche qu’à placer l’Église sous sa dépendance et à faire des hommes de Dieu ses obligés.
Or, quel peuple aurait encore foi en des hommes de Dieu inféodés à d’autres hommes et non à Dieu lui-même ? Nous sèmerions, par ces pratiques, les graines du doute et de l’incroyance.
Aussi, je vous le dis, mes frères, partout, en tout temps, refusez les serments que l’on pourrait prétendre vous faire prêter, car ils sont moyens de domination de l’Église par les laïcs et pollution des idées divines par les idées terrestres.
De même, si, comme vous le recommande le grand Aristote, vous devez socialement vous mêler des affaires de la Cité, gardez-vous d’y faire de la politique, car la politique n’est qu’affaires humaines ou règne bien souvent la corruption et les intérêts particuliers, et vous risqueriez d’y souiller le Saint nom de l’Église »

Quand Nikolos me raconta cette leçon de Christos, je lui demandai le sens profond des paroles de ce dernier.
« Christos, me dit-il, était très conscient de la supériorité de Dieu sur les Hommes et il voulait absolument empêcher que la pureté de la loi divine soit souillée par le péché ; c’est sans doute la raison pour laquelle il institua l’Église.
Dieu est souverain en toutes choses.
De cette souveraineté dérive la Loi et pour la plupart des Hommes de tous les pays la morale.
L’Église a été voulue par Christos pour représenter cette souveraineté divine.
C'est pourquoi l’Église agit et légifère en son nom.
C’est l’Église que Dieu a délégué aux hommes pour fixer la Loi et la morale en suivant ses paroles contenues dans le Livre des Vertus.
D’où la nécessité de la liberté absolue de l’Église et des hommes qui la composent.
Comment veux-tu qu’un homme d’Église, s’il devient l’homme d’un autre homme, puisse préserver cette liberté ? Et comment ne pas voir que les intérêts privés de l’homme auquel il a prêté serment pourraient polluer la pureté divine ?
- Mais, Frère Nikolos, je ne comprends pas pourquoi Christos interdit aux hommes d’Église de faire de la politique alors qu’Aristote pense l’inverse.
- Sénèque, à l’époque où Aristote vivait, l’Église n’existait pas ; les choses sont donc différentes entre l’époque d’Aristote et l’époque de Christos. Mais ce que Christos voulait dire, c’est qu’un homme d’Église, même s’il exerce une fonction publique, doit se comporter en homme d’Église et faire prévaloir la morale divine sur les intérêts particuliers afin de préserver la pureté divine et ne pas souiller le nom de Dieu ».

Ainsi, Nikolos, inspiré par Christos, s’était affirmé comme le défenseur de la toute puissance divine face aux laïques.

Ce texte est pour moi la base bibliographique majeure de ma thèse puisque Christos enseigne à ses disciples les limites de l'implication du Clergé dans la vie de la Cité. Notons que ces notions revêtent une importance majeure pour l'auteur Sénèque de Tarse puisqu'il retranscrit à la fois les mots de notre second Prophète et sa discussion avec l'apôtre Nikolos. Cela montre toute la difficulté d'interprétation de ce texte. Cette difficulté d'interprétation ne réside pas dans la compréhension de ces mots pleins de bon sens mais dans leur application, en particulier dans leur « Juste mesure ».

Droit Canon

Le Droit Canon fait immédiatement précision de l'autorité sprituelle de l'Église Aristotélicienne Romaine :

De Ecclesiae Dei fondis
Partie I. Doctrines et fondements de l’Église de Dieu a écrit:Article 4 : En tant qu’institution spirituelle, universelle et divine, sa mission est de propager l’aristotélisme aux peuples et aux nations dans l'optique de les guider sur le chemin qui mène au Paradis Solaire.

Bien que l'Église Aristotélicienne Romaine accorde au pouvoir temporel d'organiser le bon fonctionnement de la société, les étapes les plus cruciales de la vie du Fidèle sont enregistrées et encadrées par le Clergé :

Ad mundi salutem per sanctificationem
Partie I : Le sacrement du baptême a écrit:Article 1 : Le quadriptyque causal :
La cause matérielle = Un croyant remplissant les conditions prérequises par le Droit Canon et les règles en vigueur, conforme au premier, dans son diocèse.
La cause efficiente = Tout clerc habilité par sa charge.
La cause formelle = La célébration, le serment de fidélité, la symbolique de l’eau.
La cause finale = Entrée dans la communauté et la communions des fidèles.

Ad mundi salutem per sanctificationem
Partie II. Le sacrement du mariage a écrit:Can. 1 : Le quadriptyque causal :
La cause matérielle = Un homme et une femme fidèles de l’Eglise Aristotélicienne.
La cause efficiente = Tout clerc habilité par sa charge.
La cause formelle = L’office, l’échange des vœux et des alliances.
La cause finale = Une union devant le Très-Haut et les hommes dans le but de fonder une famille et de trouver l’amitié aristotélicienne.
[...]
Can. 3 : Le mariage est la consécration de l'accord profond entre deux personnes, créant une communauté de vie, réputée indissoluble et symbolisant l'Amitié Aristotélicienne dans l'une de ses formes les plus étroite ; par ce fait, entre fidèles il ne peut y avoir de lien matrimonial que par le sacrement.

Ad mundi salutem per sanctificationem
Partie V. Le sacrement des funérailles a écrit:La cause matérielle = le corps d'un fidèle ou d'un croyant suivant un enseignement religieux (pastorale,...)
La cause efficiente = tous les clercs peuvent s'occuper des funérailles
La cause formelle = la messe et la mise en terre
La cause finale = dernier hommage à la dépouille et adieux au monde terrestre

Malgré la clarté de cette nécessité voulue par le Très-Haut et enseignée par Christos, il a été nécessaire de répéter l'exclusivité de l'Église Aristotélicienne Romaine sur la dispension du sacrement du mariage :

Ad mundi salutem per sanctificationem
Matrimonium Prohibitem a écrit:L’union sacrée de l’homme et de la femme est exclusivement dévolue à la Sainte Église Aristotélicienne et Romaine. Procéder à une union de ce genre – ou d’un autre ayant vocation à lier l’homme à la femme et la femme à l’homme – alors que l’on est fidèle de Notre Sainte Mère l’Eglise est strictement interdit.

Conformément aux injonctions citées dans la partie bibliographique du Dogme à défendre le Bien contre le Mal, l'Église Aristotélicienne Romaine s'est dotée d'un bras armé :

De Sanctae Sedis summa administratione
Livre 5.5 : La Congrégation des Saintes-Armées a écrit:La Congrégation des Saintes Armées regroupe un ensemble de fidèles et de clercs liés par un but commun, à savoir la défense des valeurs et des intérêts de l’Eglise Aristotélicienne. Elle assure la supervision et le suivi des forces militaires aristotéliciennes en temps de Paix et en assure le contrôle et le commandement en temps de guerre sainte; en tout temps la Congrégation doit s'assurer de la bonne marche, de l'état, de la disposition, de la disponibilité, du recensement, du contrôle, du suivi et de la préparation des combattants servant directement sous les ordres de Rome.

Néanmoins le cadre d'intervention de ces armées n'est pas développé, puisque l'article 10 de ce livre renvoie les objectifs militaies de la Congrégation des Saintes armées à « gérer les crises et les conflits nécessitant la présence de troupes du Saint Siège » et « commander et diriger les opérations décidées par la Sainte Curie ou le Saint Père conformément à ses pouvoirs de délégation. ». Cela signifie que ces interventions reposent systématiquement sur l'analyse de la Curie et cela est rassurant de voir que les automatismes sont relégués au profit de l'analyse spécifique de chaque situation. Néanmoins, dans le cadre de cette thèse, cela rend l'analyse générale plus difficile. Nous en discuterons donc plus en détail par la suite.

Il se trouve que le Saint-Siège exerce localement une autorité intemporelle et temporelle exclusive sur des terres appelées Etats pontificaux :

Constitutiones Sancti Olcovidii
I. Prolégomènes a écrit:Article 1 : Par la donation de Constantin, les confirmations successives des empereurs et des rois, et par le poids des siècles qui fondèrent la légitimité des Souverains Pontifes sur leurs terres, le Pape affirme sa souveraineté et sa suzeraineté exclusive, pleine et entière sur les États Pontificaux.

Article 2 : Les États Pontificaux sont divisés en treize provinces ou légations. Chacun d’eux est dirigé par un gouverneur ou légat. Cette division du territoire pontifical se base en partie sur celle édictée par Sa Sainteté le Pape Innocent VI, de vénérée mémoire, dans les Constitutiones Sanctæ Matris Ecclesiæ. Ce territoire se subdivise comme suit :

Rome (Urbi)
Latium (Ostie)
Le Patrimoine de Saint-Titus (Viterbe)
La Campagne et Maritime (Ferentino)
La Sabine (Collevecchio)
La Marche d’Ancône (Ancône)
Le Duché de Spolète (Spolète)
Le Duché de Ferrare (Ferrare)
La Romagne (Ravenne)
Le Duché de Camerino (Camerino)
Le Duché d'Urbino (Urbino)
L’Ombrie (Pérouse)
Le Comté d’Orvieto (Orvieto)
Le Comté de Pesaro (Pesaro)

Il s'agit d'un cas particulier fascinant pour un autre mémoire mais nous resterons dans le cadre de cette thèse au cas général des terres gérées par des pouvoirs temporels laïcs.

Analyses de texte et positions

D'après mon analyse du Dogme, l'assertion la plus précise de nos Prophètes au sujet de l'implication de l’Église Aristotélicienne Romaine sont les mots de Christos rapportés dans l'Hagiographie de Nikolos.

Hagiographie de Nikolos, apôtre de Christos a écrit:si, comme vous le recommande le grand Aristote, vous devez socialement vous mêler des affaires de la Cité, gardez-vous d’y faire de la politique, car la politique n’est qu’affaires humaines ou règne bien souvent la corruption et les intérêts particuliers, et vous risqueriez d’y souiller le Saint nom de l’Église

La sagesse de notre Prophète transparaît dans ces mots, mais son message reste difficile à comprendre pour les fidèles les moins lettrés, d'où l'importance de la précision du discours entre l'apôtre Nikolos et son hagiographe Sénèque de Tarse :

Hagiographie de Nikolos, apôtre de Christos a écrit:- Mais, Frère Nikolos, je ne comprends pas pourquoi Christos interdit aux hommes d’Eglise de faire de la politique alors qu’Aristote pense l’inverse.
- Sénèque, à l’époque où Aristote vivait, l’Église n’existait pas ; les choses sont donc différentes entre l’époque d’Aristote et l’époque de Christos. Mais ce que Christos voulait dire, c’est qu’un homme d’Eglise, même s’il exerce une fonction publique, doit se comporter en homme d’Église et faire prévaloir la morale divine sur les intérêts particuliers afin de préserver la pureté divine et ne pas souiller le nom de Dieu

Ces mots soulignent la clarification voulue par le Très-Haut en érigeant ses deux prophètes. Celui de la compréhension et celui du savoir pour citer à nouveau le troisième logion de Christos. La chute d'Oanylone était en effet, comme nous l'avions vu plus haut, car la société de cette cité ne s'appuyait pas encore sur un clergé. J'ai plus haut fait suggestion qu'Aristote représente le Prophète temporel et Christos le Prophète intemporel. Tels deux axes de coordonnées, leurs enseignements permettent de nous orienter sur le plan de la Vérité Divine. Mais là est la limite de cette analogie mathématique car si Aristote, nous l'avons vu, plaide pour le juste milieu de la raison, Christos, lui, est en quête d'un amour absolu. En effet, bien que la raison et l'amour s'adossent l'une à l'autre, elles ne sont pas symétriques et là où l'exercice temporel est un travail d'équilibre, celui de l'intemporel est une route sans fin.

Cela est pour moi ce qui me permettra de distinguer ce qui relève de la politique, c'est à dire un travail d'équilibre entre des intérêts temporels, de ce qui est religieux, c'est à dire un travail d'absolu dans la recherche de la vertu.
Ainsi et pour clarifier le dialogue entre Nikolos et Sénèque, je propose la thèse selon laquelle un arbitrage entre des intérêts temporels relève du politique et le Clergé doit s'en tenir à l'écart pour pouvoir tenir son rôle de guide indiscutable dans la direction absolue de la vertu.

Ainsi et sous cet éclairage, je propose que les missions temporelles du Clergé s'étendent et se cantonnent à des missions d'intérêt pour l'humanité et la vertu, dans une recherche de charité et d'amour universels. Je listerai ci-après quelques exemples.

Missions de charité

Cette mission relève des plus communément admises. Aider le pauvre ou le malade relève historiquement des missions de l’Église Aristotélicienne Romaine et cela n'a jamais à ma connaissance été remise en cause. Afin d'illustrer exhaustivement mon propos et conforter ma suggestion de ne pas favoriser d'intérêt temporel je précise néanmoins que cette charité doit être ou universelle (animation ouverte à tous, don équitable entre les fidèles) ou tournée vers des récipiendaires ayant indiscutablement un besoin comme les blessés, les malades, les nécessiteux (aumône), les nouveaux-arrivés dans la vie active. Pour citer Saint Miguaël dans sa prière « Que je puisse donner à ceux qui doivent recevoir, ».

Missions d'éducation générale

Le message divin porte certes principalement sur les devoirs de vertus de l'âme mais porte des messages de vérité générale sur l'organisation de notre monde qui méritent d'être portés à la connaissance de tous les humains. Notamment, le Livre de la Création et le Livre de l'Eclipse, pour noter les ouvrages les plus pertinents, évoquent comment notre monde est et fonctionne. Ce savoir précieux aux historiens, alchimistes et théologiens est nécessaire pour le bon fonctionnement de la société laïque et doit être dispensé par ses détenteurs : les clercs de l'Église Aristotélicienne Romaine. L'Église Aristotélicienne Romaine a donc un devoir légitime d'éducation. Il est donc raisonnable de défendre un accès privilégié des Clercs aux universités.

Missions chronologiques

Découlant de son rôle d'éducation à l'histoire du monde et donc à la compréhension du temps qui a été façonné par le Très-Haut, l'Église Aristotélicienne Romaine a donné référence à notre calendrier celle de la naissance de notre second prophète. Aussi l'Église Aristotélicienne Romaine rythme les années de son calendrier, les semaines de ses offices, les jours du carillon de ses clochers. L'Église Aristotélicienne Romaine rythme aussi la vie du Croyant au fil des sacrements qui ponctuent sa vie du baptème aux funérailles. Cette mission historique a la vertu de rappeler aux humains que le temps n'appartient qu'à Dieu, que leur fin et leur jugement viendront aussi sûrement que leur naissance fut. Cette mission est pourtant partiellement remise en cause par la Couronne de France qui souhaite retirer l'exclusivité aristotélicienne du sacrement du mariage. Cette tentative est vaine et insensée, comme de vouloir dérober une heure aux horloges.

Missions d'arbitrage moral

En tant que détentrice de la Vérité Divine, l'Église Aristotélicienne Romaine est un repère de vertu pour l'humanité, aussi, elle peut avoir un rôle pour guider les décideurs à la fois dans leurs décisions d'administration mais aussi potentiellement dans des médiations diplomatiques. Cela leur est à la fois possible en raison du détachement du Clergé des intérêts temporels, mais à la fois une mission périlleuse car, pour citer encore Christos, le Clergé ne doit pas « souiller le Saint nom de l’Église ». Aussi c'est avec la plus grande prudence et avec les Prélats les plus avertis que cet arbitrage moral peut se faire. Cette mission n'est vraisemblablement pas à confier entre toutes les mains car même si chacun est capable de tout, un long chemin est nécessaire pour obtenir la vertu requise pour une telle tâche, sans risquer de verser, même involontairement, dans un intérêt temporel qui ne relève pas strictement de la vertu.

Missions de justice

Le Droit Canon souligne le devoir de l'Église Aristotélicienne Romaine à faire acte de justice sur les actes relevant de ses responsabilités intemporelle et de gestion interne :

In medio stat Virtus
Livre 4 : La Justice d’Église a écrit:Can. 3 : La Justice d’Église est compétente dans toutes les violations du Dogme, des doctrines et du Droit Canon de l’Église Aristotélicienne, Universelle et Romaine. Elle se prononce sur l’orthodoxie des actes qu’elle est amenée à juger.

Mais ce n'est pas l'objet de la discussion de cette thèse. Dans le cadre de la justice temporelle, l'Église Aristotélicienne Romaine ne doit en aucun cas prendre parti comme nous met en garde Christos. Néanmoins, et de façon universelle, l'Église Aristotélicienne Romaine doit encourager les juges à la clémence et au pardon afin que chaque Aristotélicien puisse avoir l'opportunité de trouver la rédemption permise par la miséricorde du Très-Haut.

Missions de maintien du statu quo aristotélicien

Dans sa charité, l'Église Aristotélicienne Romaine met en avant dans son action temporelle des missions offrant aux humains sans attendre de retour, ce sont celles évoquées dans les sections précédentes. Mais elle doit aussi assurer son ancrage et son maintien comme référence institutionnelle au sein des communautés de croyants
Là est la partie la plus difficile de ce mémoire car il touche à la concurrence discutée du contrôle de la « force légitime » entre les pouvoirs temporels et intemporel. J'appelle « force légitime » toutes les actions entreprises par une institution pour plier à son intérêt d'autres agents (humains ou autres institutions) afin de maintenir le statu quo. Pour se maintenir dans le monde matériel, l’Église Aristotélicienne Romaine doit exercer une part de « force légitime » dont je souhaite proposer d'esquisser les possibles nécessités et limites.

Un point important avant de poursuivre cette thèse est que la volonté du Très-Haut pour Ses enfants est qu'ils ne se laissent pas assaillir sans résistance et Il les encourage à se défendre des agressions :

Les 21 Logions de Christos a écrit:Logion 17 : Lorsque le Sans-Nom et ses séides font usages de la force, celui qui laisse faire est leur complice. Lorsque le Bien affronte le Mal, tous les acteurs de la cité doivent se lever comme un seul corps pour détruire le Malin.

Hagiographie de la Sainte Apôtre Kyrène a écrit:Ne soyons pas comme la tribu des Bisounours, qui n’a pas su comprendre que parfois les choses ne se passent pas comme il le faudrait, que nous ne devons pas attendre de Dieu qu’il nous protège, car il nous a donné la possibilité de le faire. Nous ne pouvons pas le remercier pour le libre arbitre et nous en remettre aveuglement aux événements.

La nécessité de parfois faire usage de la force est aussi relatée dans l'hagiographie de Saint Georges :

Hagiographie de l’archange Saint Georges a écrit:Dieu ne pouvant tolérer de ses enfants mettent fin à leur vie fit savoir au patriarche par l’intermédiaire d’un messager céleste que ce n’était pas à l’enfant de choisir le jour où il rejoindrait son créateur. [...] A l’aide de pierre et de lances, les fidèles se préparaient à se battre puisque tel était la volonté de Dieu.

Le Très-Haut a d'ailleurs dans cet épisode envoyé l'archange Saint Georges vaincre les ennemis de Ses croyants.
Bien sûr, si cela est possible, il doit être recherché d'épargner ses ennemis, ce que nous enseigne encore Saint Michel lors d'un autre événement :

Hagiographie de l’archange Saint Georges a écrit:Michel s’interposa et 2 jours durant repoussa les assaillants sans en tuer [...].

Et ce sur quoi insiste Christos, les conflits doivent cesser dès que nécessité s'éteint :

Les 21 Logions de Christos a écrit:Logion 15 : A des hommes qui se battaient, Christos a dit : " Mais vous allez vous aimer les uns les autres, au nom de Dieu !"

Nous comprendrons que le fait pour l'Église Aristotélicienne Romaine de lancer une opération militaire doit se limiter, en dernier recours, à un risque existentiel. C'est pourquoi le Droit Canon encadre très prudemment le port d'armes du Clergé et ses pouvoirs militaires :

De Ecclesiae Dei fondis
Partie III. Les charges au sein de la communauté aristotélicienne a écrit:Article 4 : Hors nécessité de défendre la Vraie Foi et de combattre les infidèles qui font usages de la force, ou avis contraire mentionné pour certaines charges dans les autres livres du Droit Canon ou dans les règlements intérieurs des dicastères Romains, les clercs et les regularis, qu'ils soient milites ou non, ne peuvent porter d’armes autres que celles d’apparats liées à leur rang social.

Aussi, l'Église Aristotélicienne Romaine doit avant tout s'imposer en évitant d'employer la force et imprimer sur nos sociétés une influence suffisante pour se maintenir visible et légitime dans le paysage des royaumes. C'est pourquoi l'Église Aristotélicienne Romaine ne doit en aucun cas s'effacer par une modestie excessive : laisser le pouvoir temporel gérer le travail des humains ne doit pas éclipser la responsabilité supérieure encore de l'Église Aristotélicienne Romaine à guider les âmes des fidèles. L'Église Aristotélicienne Romaine doit être ancrée dans la vie quotidienne des habitants des royaumes qui doivent entendre les cloches aristotéliciennes comme le rythme de leur vie, voir la croix christique et le cercle aristotélicien comme leurs symboles, écouter le Dogme comme des guides de vertu et comprendre l'Église Aristotélicienne Romaine comme leur Mère bienveillante qui leur accorde liberté dans le respect de ses règles morales. Charge à cette juste et bonne Mère de n'avoir jamais à punir pour que ses avertissements soient pris en compte.

Mission de rayonnement

Découle de la section précédente que l'Église Aristotélicienne Romaine, en plus de ses missions de charité, d'enseignement et d'exemplarité (que j'ai citées plus haut), doit pour se maintenir forte dans le paysage social faire œuvre de prosélytisme en normalisant le parcours aristotélicien du citoyen. Charge à l'Église Aristotélicienne Romaine de rendre visible ses actions en montrant ses bonnes œuvres, en prêchant au-delà des édifices religieux, en animant des événements sociaux dans la Cité et en faisant respecter ses institutions par les gouvernements temporels. Aussi, je prends position pour encourager l'Église Aristotélicienne Romaine à produire des animations, sous toutes leurs formes, de rendre visibles leurs actions de charité, de s'impliquer par tous moyens compatibles avec ses missions citées ci-avant car c'est par cette influence douce que la Foi s'imposera dans les cœurs sans que les clercs n'aient à user de la force. En une phrase, l'Église Aristotélicienne Romaine doit imposer par l'exemple la communion des saints.

Conclusions de la thèse

Pour résumer nos propos, les rendre clairs et logiques, Aristote nous a offert l'outil du quadriptyque causal :

Les nouveaux logions d'Aristote a écrit:Quinzième logion
De l'étude des réalités naturelles, je distingue quatre causes. Prenons pour exemple une statue. La cause matérielle : c'est la matière qui compose un objet, ici le marbre. C'est cette cause qui rend possible les contingences et les irrégularités des objets. En effet, la matière "résiste" à la mise en forme. A la forme s'opposent les contraintes de la matière, c'est de là que se produit le hasard, les "accidents". La cause formelle : c'est la forme que donne le sculpteur à la matière. La cause finale : c'est le but, l'usage que l'on veut faire de la chose, c'est sa finalité. Rien n'arrive sans but. La cause efficiente : c'est l'activité du sculpteur, le fait de sculpter. Car chaque développement a besoin d'un moteur qui puisse le mettre en marche. Une même chose peut avoir une pluralité de causes mais non au même sens.

J'utiliserai donc cet outil pour conclure en vous proposant un quadriptyque causal de l'action temporelle de l'Église Aristotélicienne Romaine :

• La cause matérielle = Une société gérée par le bon sens et la bonne mesure du pouvoir temporel
  
• La cause efficiente = L'Église Aristotélicienne Romaine héritière de l'ordre divin de tirer les humains vers la Foi et la Vertu
  
• La cause formelle = L'Église Aristotélicienne Romaine instaure une chronologie, des sacrements, fait exemple de vertu et s'installe dans le quotidien des croyants
  
• La cause finale = Les croyants reconnaissent l'Église Aristotélicienne Romaine comme leur guide vers la Foi, la Vertu et le Paradis Solaire, offrant aux humains la société idéale voulue par le Très-Haut et ses prophètes

Bien entendu, il revient à chacun de juger en son coeur ce qui relèvera de la composante intemporelle ou de la composante temporelle de l'organisation de notre société, mais j'ai le souhait que ma réflexion et les quelques exemples que je propose aideront mes contemporains à interpréter vertueusement la parole de nos Prophètes.

Prière de Saint Miguaël, Archange du Don de Soi

« Ô Dieu Très-Haut,
Père de l’humanité
Et Toute-Puissance divine,
Ferme mes oreilles
Aux tentations
Et ouvre mes yeux
A l’amour sans fin que tu me donnes,
Que je puisse donner à ceux qui doivent recevoir,
Aimer ceux qui doivent l’être,
En sachant toujours,
Que si je n’étais pas là,
Quelqu’un d’autre serait là pour le faire
Car c’est Toi qui parle par ma bouche
Et qui œuvre par mes mains.
…
Pardonne à mon frère et à tous les autres
Ils ne savent pas ce qu’Ils font. »

Fait en l'abbaye Saint-Illinda du Rivet le 30 mars 1471 par Frère Cyphus Garion, Administrateur paroissial de Thouars et étudiant cistercien de la Pastorale Maxima



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Sarah.montigny a écrit:Sarah sourit en opinant.

Cela aide souvent à mieux y voir clair que de mettre par écrit ses pensées, ses réflexions ou encore ses ressentis.
Vous avez appris beaucoup de choses c'est vrai, mais c'est essentiellement grâce à vous et à votre curiosité. Moi je n'ai été que l'instrument qui vous a mis les textes sous les yeux.

Puis Sarah se mit à la rédaction de son diplôme.

Notables, Prélats,
Frères, Sœurs,
Chers amis,

Je, Sœur Sarah Montigny, Professeur au Séminaire Saint Benoit, en ce 02ème jour du mois d'avril de l'an de grâce quatorze cent soixante et onze, désire porter à votre connaissance les faits suivants :

Au nom du corps professoral du Séminaire Saint-Benoît, je décerne au séminariste Cyphus [IG : Cyphus], le titre de licencié en Maxima Pastoral, également appelé « séminaire primaire aristotélicien ».
Nous lui décernons ce diplôme avec la mention « Excellent »

Une Église efficace est une église qui connait son dogme, son droit canon et sa liturgie. Par la grâce d'Aristote, de Christos et de Sainct Arnvald, que Foy et Raison nous guident.

Scellé en l'Abbaye Sainte Illinda du Rivet, ce 02 avril 1471.
Sœur Sarah Montigny,
Professeur du Séminaire Saint Benoit

Puis elle le lui tendit.

Tenez, voilà votre certificat, gardez le précieusement, vous l'avez amplement mérité.
Voilà votre formation terminée.
Après cela, ce sera à vous de choisir, devenir prêtre (ordination majeure) avec les contraintes que cela impose, ou diacre (ordination mineure). Pour vous, étant marié, ce sera diacre je suppose. Dans les deux cas, il vous faudra vous faire ordonner avant de pouvoir célébrer une messe et donner les sacrements.
Il vous faudra pour cela vous adresser à l'Evêque de votre diocèse ou l'archevêque si vous n'avez pas d'Evêque. En cas de défaut des deux, vous pouvez écrire au Primat ou au doyen de notre séminaire, Soeur Melo [ig Melo03].

Sarah lui sourit, cet élève et leurs discussions vont lui manquer, c'est certain.

Je vous souhaite un chemin éclairé par la lumière divine, celle qui nous anime tous.
Mais la dessus je n'ai aucun doute.

La petite sœur se leva pour l'accompagner vers son départ.