Arrivée de Maximilien

Après une longue mais plaisante marche de bord de mer dont la nécessité avait requis plusieurs étapes en auberges ou relais de poste, Maximilien aperçut non sans quelque joie les hauts toits spirituels de l'Archevêché au loin. Il ne pouvait s'empêcher, à mesure qu'il s'approchait de sa destination, de contempler la magnificence architecturale des lieux notables. Le ciel était pourtant loin de proposer sa plus belle robe bleue puisque l'astre diurne semblait demeurer caché par-delà les nuages, en nombres et épais. Pourtant, la lumière si claire et piquante en dessinait les plus beaux attraits dans l'horizon qui se dessinait derrière les édifices religieux. Ces dernières dizaines de mètres parurent les plus longues tant Maximilien avait hâte de retrouver son hôte et ainsi honorer sa proposition si louable et généreuse. Arrivant enfin à l'entrée qui devait assurément posséder le nom d'un saint ou d'un héros comme l'usage le veut, il frappa rythmiquement mais plutôt doucement à l'aide d'un bâton qu'il avait trouvé en chemin sur les lourdes portes en bois. Ce bois assombri par le temps mais insensible aux intempéries ne manque pas d'attirer l'attention du maître-charpentier qui en mesura immédiatement la qualité supérieure.

"Ola gardes ! Qui vive me vienne ouvrir la porte ! Je suis Maximilien Fayet, charpentier de la Rochelle. Je viens quester céans chaleur du foyer par un mois de mars encore frais et chaleur du réconfort dans les réponses que l'on voudra bien donner à mes questions."

Maximilien se tint droit et redressant sa cape de voyage et en relevant par ailleurs son capuchon car à son allure discrète, épée au ceinturon, il ne voulut pas que l'on pensât un instant à un brigand venu tutoyer Goliath.

Maximilien reconnut de suite son hôte non sans quelque surprise car il s'attendait davantage à ce qu'il s'agît de gardes assignés à la surveillance des lieux. Il ne cacha cependant pas un large sourire qu'il accompagna d'une grande déférence gestuelle et tint à peu près ce langage :

"

Inracien a écrit:Ha c'est vous!! Je vous attendais plus tôt, puis une personne s'est présentée et ce n'était pas vous , puis j'attendais un niortais et j'espère qu'il arrivera aussi.

Quel honneur vous me faîtes de m'accueillir aux portes ! Je vous en suis très obligé, Inracien.

Inracien a écrit:Mais bon vous êtes là et c'est très bien !! Je constate que notre discussion a porté ses fruits.

Je n'ai qu'une parole. Me voici ! Mais je vous dois avouer une chose : peu de temps s'est écoulé depuis notre dernière rencontre à La Rochelle. Je n'ai pu consulter qu'à deux reprises les écrits saints à Saint-Benoît de la Mer, il me faudra lors de mon séjour céans lire davantage si je veux être en mesure de comprendre tout ce que vous voudrez bien m'enseigner. Mais je suis sûr que vous aurez un exemplaire à me prêter le temps de mes apprentissages. Ma foi et ma volonté seront mes plus fidèles alliés dans cette entreprise et je ne désespère pas à l'idée d'apprendre, de mériter les fruits de ce séjour à l'Archevêché et, je l'espère, de partager avec vous l'allégresse qui m'anime désormais."

Maximilien s'inclina à nouveau aux dernières paroles de son hôte et le suivit en prenant soin d'ôter de son ceinturon le fourreau contenant son épée qu'il dissimula dans l'étoffe de sa cape. Un tel lieu ne souffre d'aucune arme, d'aucune violence et surtout d'aucun danger qui nécessiterait un tel objet.